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L'Ange de la Montagne 1958-2018

Retour sur le parcours du Tour de France 1958 soixante ans après

2ème étape : Gand - Dunkerque (5-6 février 2018)

Le parcours de la deuxième étape

Comme celui de la première étape, le parcours de la deuxième étape du Tour de France 1958 ne recherchait pas le plus court chemin entre le départ et l'arrivée, respectivement Gand et Dunkerque.

De Gand, la route file au nord-ouest, vers la mer du Nord, en faisant un petit crochet d'une quinzaine de kilomètres par les Pays-Bas. Il atteint la côte à Knokke-Heist, et la suit pendant environ 10 kilomètres en passant par le port de Zeebrugge et la station balnéaire de Blankenberge. Puis, cap plein sud pour Bruges et jusqu'à Meulebeke. Ensuite, direction nord-ouest vers Roeselare, Dixmude et La Panne. Finalement, le parcours franchit la frontière française à Bray-Dunes, et il ne reste plus que 15 kilomètres à parcourir jusqu'à Dunkerque.

Les coureurs avaient donc à pédaler pendant 198 kilomètres. Pour ma part, comme pour l'étape précédente, je compte couvrir cette distance en deux jours. La coupure logique serait à Bruges, où nous avons réservé un hôtel. Mais je n'aurais alors accompli que 75 kilomètres lors de la première partie de l'étape, m'en laissant 123 à avaler le lendemain. Nicole me suggère de m'avancer un peu plus pour réduire le trajet du jour suivant jusqu'à Dunkerque, et ainsi pouvoir être de retour à Paris assez tôt dans l'après-midi.

Je décide donc :

- de pousser, depuis Gand, jusqu'à Ingelmunster ce lundi 5 février, soit 117,5 kilomètres ;

- de couvrir le lendemain mardi 6 février la distance entre Ingelmunster et Dunkerque, soit 80,5 kilomètres.

Première partie (lundi 5 février) : Gand - Ingelmunster

Au matin de ce lundi, Paul et Priya nous ont quittés de bonne heure, pour rejoindre Bruxelles, puis l'un Londres et l'autre Paris. Je quitte l'appartement - plus ordinaire que celui de Bruxelles, mais parfaitement situé au centre de Gand - à 9 h 30, pour rejoindre la cathédrale Saint-Bavon, d'où le Tour de France 1958 partait lors de sa deuxième étape.

J'emprunte les rues de Gand pendant environ 2,5 kilomètres, là où le peloton se déplaçait en convoi il y a soixante ans. La course proprement dite commençait au bord d'un canal qui se dirige vers le nord-ouest.

Il ne fait pas chaud (zéro degré), et quelques kilomètres plus loin, à l'ombre des arbres, la piste cyclable est franchement givrée.

 

 

 

 

 

 

 

 

La route, très droite et par moments légèrement montante, traverse de petites villes, comme Eeklo, et entre dans les Pays-Bas au bout de 35 kilomètres. J'y resterai pendant une quinzaine de kilomètres, en province de Zélande, .

Ce court crochet ne me laisse pas le temps de découvrir le pays, ni d'y goûter ses spécialités culinaires (sur ce point, mes expériences antérieures de visite des Pays-Bas me suggèrent que je n'ai rien à regretter). Le pays est strictement plat (salut Jacques Brel) : je cherche un moulin au loin, sans succès. En revanche, les routes sont aussi bien équipées en pistes cyclables qu'en Belgique.

Je traverse les villes d'Aardenburg et de Sluis, et entre à nouveau en Belgique, en province de Flandre occidentale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toujours en direction du nord-ouest, la route file vers la mer du Nord, qu'elle atteint à la station balnéaire de Knokke-Heist. Jusqu'à présent le vent m'a été favorable, mais à présent que j'oblique vers le sud-ouest, je sens bien que je dois un peu plus forcer sur les pédales.

En longeant la mer, j'aperçois les installations portuaires de Zeebrugge ("Bruges sur Mer"). Autour de moi, il y a un intense trafic de camions, qui témoigne de l'activité intense de ce port.

 

 

A Blankenberge, une autre station balnéaire, la route oblique au sud, et là le vent devient franchement contraire. 12 kilomètres en ligne strictement droite me séparent de Bruges, que j'atteins en franchissant une belle porte Renaissance.

 Bruges est un joyau des Flandres. Comme dans toutes les villes flamandes, l'église est en face du beffroi. mais je n'ai pas le temps de m'y attarder : je déjeune d'une fricadelle - frites, et je repars aussitôt pour couvrir les 40 kilomètres qui me restent à parcourir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir nous dînons honnêtement dans un restaurant voisin : pour moi, ce soir, carbonnade à la flamande, avec frites et Leffe brune.

Bilan de la journée : 120 kilomètres, 231 mètres de dénivelé positif (la preuve que la Belgique est un plat pays), 19,2 Km/h de moyenne horaire. Surtout, une belle journée ensoleillée, pendant laquelle on peut pédaler par plaisir, et où un simple rayon sur le moindre édifice réchauffe les yeux et le cœur.

 

Deuxième partie (mardi 6 février) : Ingelmunster - Dunkerque

Réveil matinal ce mardi : après un déjeuner robuste à l'hôtel de Bruges, Nicole me raccompagne en voiture à Ingelmunster, mon point d'arrivée la veille. Le thermomètre de la voiture indique - 3 degrés ! 

Je m'élance un peu avant 9 heures 30. Bien couvert comme je suis, le froid est supportable : tout juste une petite fraîcheur au bout des pieds, en raison de l'usure de mes surchaussures. Et de toutes façons, il fait beau.

Le parcours suit d'abord un canal, bordé de nombreuses usines, qui me mène au bout de 12 kilomètres à Roeselare, un centre industriel qui ne m'incite pas à m'attarder. La route serpente ensuite dans la campagne flamande, et me conduit au 36ème kilomètre à Dixmude, une ville qui sera assurément très belle lorsque les travaux sur sa place centrale seront achevés.

Après Dixmude, le parcours poursuit au nord-ouest, sur un chemin gravillonné que mon GPS a sélectionné, mais où les coureurs ne sont certainement pas passés en 1958. Je parviens ainsi à Furnes, au 55ème kilomètre. Je découvre une jolie petite ville, avec comme toujours en Flandres une belle place centrale.

Ce sont à présent les derniers kilomètres en Belgique. J'atteins Adinkerque, sur la commune de La Panne, presque sur la côte de la mer du Nord, où j'oblique plein ouest vers la frontière française. J'entre en France au 64ème kilomètre, sur la commune de Bray-Dunes.

Au moment d'entrer en France, je remarque un panneau indiquant, sur la droite, le camping "Le Perroquet". Or L'Equipe du 27 juin 1958 indique ce camping comme un point de passage de la 2ème étape. C'est donc exactement à cet endroit que les coureurs sont passés il y a soixante ans. Y penser ne manque pas de m'émouvoir.

Il reste 15 kilomètres à parcourir : je traverse Bray-Dunes, Zuydcoote, Leffrincoucke, et entre dans Dunkerque. L'arrivée est sur la place sur laquelle se trouve la statue de Jean Bart (en travaux), que j'atteins à 13 h 45.

Bilan de la journée : 78 kilomètres et 165 mètres de dénivelé positif. La moyenne horaire s'est établie à 20,1 km/h, en amélioration donc. Je considère comme réussie cette escapade de quatre jours qui m'a permis de parcourir les deux premières étapes du Tour de France 1958.

Nous repartons rapidement en voiture vers Paris, et je vous épargnerai les péripéties de ce retour. Disons que nous avons été victimes de la prévention des chutes de neige prévues en Île de France : alors qu'il ne neigeait pas encore, la police et la gendarmerie organisaient le stockage des poids-lourds, interdits de circulation en fin de journée. Résultat : un embouteillage monstre au péage de Senlis, dont la conséquence a été que nous sommes arrivés à Paris vers 21 heures, au moment où la neige tombant en abondance rendait la circulation vraiment difficile. Bizarre !

Ce blog reprendra pour relater le parcours de la troisième étape du Tour de France 1958, entre Dunkerque et Le Tréport-Eu-Mers les Bains, que j'espère refaire les 24 et 25 février.

Et en 1958... 

Au départ, Jean Forestier, blessé la veille, est absent. Un groupe de 18 coureurs s'échappe à trente kilomètres de l'arrivée. Le hollandais Gerrit Voorting remporte l'étape. Le deuxième de l'étape de la veille, le belge Jos Hoevenaers, endosse le maillot jaune, avec 1'10'' d'avance sur André Darrigade. Federico Bahamontes, malade, perd neuf minutes sur le peloton, et sans doute toute chance de gagner le Tour de France 1958.

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L
Très bon compte rendu, on s'y voit manger la carbonnade et visiter ces petites villes! On a hâte de lire la suite.
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A
Merci de votre intérêt. Oui, en effet, la Belgique est un pays très sympathique pour les cyclistes, et aussi pour leurs accompagnants.