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L'Ange de la Montagne 1958-2018

Retour sur le parcours du Tour de France 1958 soixante ans après

12ème étape : Bordeaux - Dax (5-6 mai 2018)

A peine deux jours de travail à Paris (mercredi 2 et jeudi 3 mai, bien intenses néanmoins), et me revoici parti en voiture, en emportant le vélo, pour onze jours de vélo qui me verront parcourir les 12ème, 13ème, 14ème et 15ème étapes du Tour de France, et me mèneront de Bordeaux  à Toulouse, en passant par Dax, Pau et Bagnères de Luchon, et donc en enjambant au passage les Pyrénées. Au milieu, pendant le weekend de l'Ascension (du 10 au 13 mai), il y a aura un arrêt près de Bagnères de Luchon, pour un rassemblement familial en l'honneur de mes soixante ans et de mon entreprise cycliste.

En ce vendredi 4 mai, pas d'étape du Tour de France, mais un trajet vers Saint-Emilion, où je dois m'approvisionner en vin. Je suis lié par ma maman à la famille qui possède un premier grand cru classé de Saint-Emilion, le château Pavie-Macquin, et je profite de la nécessité de rejoindre Bordeaux pour passer au domaine et me charger de quelques bonnes bouteilles. Après quoi, je sors le vélo de la voiture pour pousser quelques coups de pédales dans les vignobles entre Saint-Emilion et Castillon la Bataille.

Je retrouve mon épouse Nicole le lendemain vers midi à la gare de Bordeaux Saint-Jean. Elle m'accompagnera durant les trois prochaines étapes, ce qui est toujours une sécurité appréciable lorsqu'on pédale seul.

Le parcours de la douzième étape

Le parcours de la douzième étape, entre Bordeaux et Dax, partait en direction du sud-ouest, en suivant au début l'autoroute qui relie Bordeaux à Bayonne. Toutefois il obliquait à l'est à Morcenx pour faire une boucle dans la région de Chalosse, au sud du département des Landes, et revenir à la fin plein ouest vers Dax.

161 kilomètres sont donc à parcourir, que je vais fractionner en deux parties :

- 1ère partie : Bordeaux - Morcenx : 99,5 kilomètres (samedi 5 mai) ;

- 2ème partie : Morcenx - Dax : 61,5 kilomètres (dimanche 6 mai).

Première partie : Bordeaux - Morcenx (samedi 5 mai 2018)

A Bordeaux, le départ groupé de la douzième étape du Tour de France se situait à l'extrémité des allées de Tourny, donc à l'opposé du grand théâtre. Je m'en élance à vélo vers 12 heures 30, sous un très beau soleil qui ne me quittera pas jusqu'à l'arrivée.

La sortie de Bordeaux est aisée, car cette ville est bien équipée en pistes cyclables : je l'avais déjà noté à l'arrivée de l'étape précédente.

Le départ réel était au CREPS (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive) de Bordeaux-Aquitaine, situé sur la commune de Talence, que je longe effectivement sur ma droite au bout de cinq kilomètres.

Après avoir passé Cestas, à une quinzaine de kilomètres, je sors de l'agglomération de Bordeaux, et entre dans la forêt des Landes de Gascogne. Bien qu'elle ne soit pas plantée de pins, c'est une forêt dense, d'où émergent de petites maisons blanches et basses, aux toits faiblement pentus. C'est donc un pays chaud, comme je peux l'éprouver cet après-midi.

Peu avant Le Barp, une stèle remémore l'incendie de la forêt des Landes de Gascogne du 19 au 25 août 1949, au cours duquel 82 personnes (pompiers, militaires, bénévoles) périrent.

Le Barp, vers le 35ème kilomètre, n'est qu'un gros village, mais il possède une médiathèque architecturalement remarquable. Il est vrai que la commune accueille un établissement du Commissariat à l'énergie atomique où sont réalisées des simulations de tirs de bombes nucléaires.

Dix kilomètres plus loin, je passe Belin-Béliet, et j'entre bientôt dans le département des Landes.

Et je me trouve très vite au contact de la forêt landaise et de ses pins, comme ici sur la droite de la route.

Le parcours devient alors beaucoup plus rectiligne, et vire quelque peu à la monotonie. En dehors de quelques bourgs comme Liposthey et Labouheyre, la route suit de grands champs, sans doute d'asperges dont la saison s'achève. A un moment, un élevage de porcs s'ébroue au bord d'une mare.

J'atteins Morcenx vers 17 heures 30. Nicole est déjà arrivée à l'hôtel : ce dernier est le seul de la ville, un peu vieillot, et pas très animé.

Le soir, nous cherchons un endroit où dîner, et là mauvaise surprise : beaucoup de restaurants sont fermés en ce samedi soir, non seulement à Morcenx mais aussi dans les villages environnants que nous écumons. Et ceux qui sont ouverts sont pris d'assaut...  En définitive, nous prenons la décision d'aller au bord de l'océan, à Mimizan-Plage, distant de quarante kilomètres, où nous trouvons de quoi nous nourrir honorablement.

Deuxième partie : Morcenx - Dax (dimanche 6 mai 2018)

Sans trop de regrets, je quitte Morcenx vers 9 heures 30 pour une petite journée de vélo : une grosse soixantaine de kilomètres au maximum.

La route part direction sud-est et atteint rapidement Arjuzanx où se trouve un petit lac.

Je circule à l'écart des routes principales, sous un beau soleil, et j'apprécie la jolie campagne alentour. A Villenave, au quinzième kilomètre, la route reprend la direction du sud. Peu avant Tartas, j'aperçois à droite une belle maison landaise.

Tartas est un gros village au bord de la Bidouze, où je trouve une pâtisserie où je me régale d'une très bonne croustade aux pommes.

Cinq kilomètres plus loin, et au 35ème kilomètre depuis le départ, ma route traverse l'Adour, qui est déjà bien large.

Le parcours continue en direction du sud, et devient légèrement plus accidenté, car je suis à présent en Chalosse, une région du sud des Landes où ce n'est plus la forêt qui domine, mais les cultures et les pâturages. Montfort en Chalosse, à 18 kilomètres de Dax, est une belle bastide, avec sa halle centrale.

Les derniers kilomètres sont essentiellement descendants, jusqu'à Dax où j'arrive tout juste à 13 heures, précisément au Grand Hôtel, où se trouvent les thermes, et où se terminait la douzième étape du Tour de France de 1958.. 

Bilan de cette matinée de vélo : 65,4 kilomètres en 3 heures 8 minutes, soit une moyenne horaire de 20,9 km/h. J'ai aussi gravi 360 mètres de dénivelé.

Je rejoins Nicole dans une brasserie du centre ville de Dax, où nous nous restaurons d'une grande assiette de tapas avec moules, crevettes, charcuterie, fromage et pizza.

Comme nous avons une après-midi libre, après nous être installés à l'hôtel, nous repartons vers l'océan. Nous nous arrêtons à Hossegor, une station balnéaire très (trop ?) animée. Nous y restons jusqu'à l'apéritif, mais pour dîner nous préférons Capbreton, à quelques kilomètres, où l'activité portuaire et navale apporte un peu plus de calme. Nous trouvons un restaurant qui fait une excellent cuisine de poisson ; ici des crevettes en tempura.

 

Et en 1958...

Le mardi 6 juillet 1958, les coureurs avaient à affronter un fort vent de face, ce qui, conjugué sans doute à la prudence à la veille de la première étape pyrénéenne, retarde le moment où le destin de cette 12ème étape se décante. Cependant, un groupe de huit coureurs se détache à Tartas, et aura 3'30" sur le peloton à l'arrivée à Dax. Parmi eux, Martin Van Geneugden, déjà vainqueur de la sixième étape à Saint-Brieuc, l'emporte, devant Jean Gainche. André Darrigade gagne le sprint du peloton, et sera donc en jaune dans sa bonne ville de Dax. Celle-ci l'honore d'une belle statue.

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